Too BAAD #1 : Comment Google pourait faire mieux (s'il le voulait vraiment) ?

Je me lance dans une petite série d'articles fiction, où je vais imaginer ce que pourraient changer certains géants du numérique s'ils voulaient vraiment, comme ils le disent souvent, « rendre le monde meilleur[efn_note]Allusion au classique « making the world a better place », un des marqueurs fort de l'idéologie startupiale de la Silicon Valley. Et magistralement caricaturée par l'excellente série du même nom. Voir extrait sur Youtube.[/efn_note] ». Et arrêter d'être aussi « BAAD[efn_note]Big, Anti-competitive, Addictive, Destructive to democracy » (gros, anti-concurrentiel, addictif et destructeur de la démocratie)[/efn_note] ».

Je commence avec un gros morceau, Google/Alphabet. Pour rappel, Alphabet (la société mère de Google), ce n'est pas que Google Search (oh non !), c'est aussi Youtube, Google Maps (et Waze), Google Mail, Google Drive, Google Photos, et bien sûr Android. Mais aussi Google X (le labo secret), beaucoup de boites dans l'IA (Deepmind) et les biotech (Calico), notamment. Je m'en tiendrai à l'écosystème de Google et des services web, dans cet article. Cela reste la cash machine de Alphabet et c'est dans cet écosystème que se concentrent les critiques.

Alors, que pourrait faire Google s'il était vraiment attentif, comme il le dit, à la santé du monde ? Et s'il voulait réellement éviter « d'être le mal[efn_note]Allusion direct à ce qui fut longtemps le slogan de Google,« Don't be evil » (ne sois pas le mal).[/efn_note] » ?

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Encourager la sérendipité et la curiosité - mise en pratique sur mon site

Je l'avais écrit dans un article[efn_note]Pour revenir à l’esprit du web, soyons (beaucoup) plus curieux ![/efn_note] : je crois que pour revenir aux promesses initiales d'Internet et du web, il nous faut être (beaucoup) plus curieux.

La sérendipité, selon Merton, consiste dans « la découverte par chance ou sagacité de résultats que l'on ne cherchait pas ». C'est joliment dit, je trouve. À la recherche rapide d'une réponse à sa question, la navigation sur le web (notez la sémantique du voyage maritime !) consisterait plutôt en une exploration.

Je promeus donc systématiquement dans mes interventions ces deux qualités : sérendipité et curiosité. Les applications concrètes se trouvent par milliers : faire ses recherches sur plusieurs moteurs de recherche. Dépasser les 3 premiers résultats proposés (60% des internautes cliquent sur ces 3 premiers résultats). Chercher autrement, par « sauts de clics » par exemple sur Wikipedia. Une fois sur un site web, se renseigner sur l'auteur, sur d'autres sites qu'il recommande. Pour sa musique, varier les sources entre streaming, radio, conseils d'amis, etc.

Il y a des tonnes d'applications. Et voici quelques petites choses que j'ai mises en place sur ce site.

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Former le citoyen d'une société numérique - Interview de Anne Alombert pour Educatech

À l'occasion de l'édition 2022 de Educatech Expo[efn_note]Ex Educatec-Educatice[/efn_note], je suis responsable, avec Antonin Cois, de l'éditorialisation et de la programmation. J'ai notamment le plaisir de préparer la table ronde « Où en est la formation du citoyen du 21ᵉ siècle ? », avec Jean-Michel Zakartchouk, Valentine Favel-kapoian, Anne Chiardola, et Anne Alombert.

Pour préparer cette table ronde, Anne Alombert, maîtresse de conférences en philosophie française contemporaine à l’Université Paris 8, et membre du conseil national du numérique, a accepté de répondre à mes questions. Je l'en remercie, et reproduis ici cet entretien. À titre personnel, et si vous suivez mes propres[efn_note]Éduquer au numérique d’accord. Mais pas n’importe lequel et pas n’importe comment[/efn_note] réflexions[efn_note]Éduquer au numérique d’accord. Mais pas n’importe lequel et pas n’importe comment – Partie 2 : l’enseignement scolaire[/efn_note], vous pouvez imaginer que ce qui est défendu ci-dessous me plait. Beaucoup. Bonne lecture !

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Ne jouons pas le jeu du Métavers, boycottons-le !

Hier, je réagissais sur le ton de la plaisanterie à la tenue d’une table ronde dont le titre m’a… intrigué. Ce n'est pas vrai, j'ai failli (encore) m'étouffer. La table ronde : « Comment créer des métavers responsables ». Si j'ai adopté de prime abord le ton de la plaisanterie, je ne trouve en réalité pas cela très drôle. Je constate comme beaucoup que le métavers devient progressivement une réalité dans les esprits au fur et à mesure qu’on lui accorde une place croissante dans nos échanges, nos réflexions et surtout, nos investissements (privés ou publics).

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