Reconnaissance intellectuelle
Nous ne sommes que « des nains sur des épaules de géants
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».
Par cette page, je voudrais exprimer ma reconnaissance intellectuelle auprès des personnes et des organisations qui inspirent politiquement mon exploration de l’alternumérisme radical et de l’éducation au numérique. Un peu comme les remerciements si j’écrivais un livre (un jour peut-être). Ce fut un exercice intéressant, mais frustrant, de dresser cette liste. Certains noms me sont venus instantanément, d’autres plus tard, mais comme des évidences ! Il est absolument certain que j’en ai oublié plusieurs. Cette liste sera donc régulièrement actualisée, même si viser l’exhaustivité serait un exercice proprement impossible, et peu utile en réalité.
André Gorz, pour l’ensemble de sa pensée écosocialiste qui irrigue ma réflexion de l’alternumérisme sous l’angle de l’écologie politique. Parmi les autres penseuses et penseurs de l’écologie politique et de la décroissance, citons Günther Anders (qui fait de nous des « utopistes inversés », incapables de se représenter le monde que nous avons produit – tellement vrai pour l’infrastructure numérique), Timothée Parrique (qui rafraîchit la notion de dépassement de la croissance par le biais de l’économie écologique), ou encore Henry David Thoreau et Edward Abbey (naturalisme et nature writing). Murray Bookchin (écologie sociale et municipalisme libertaire). Françoise d’Eaubonne et ses héritières, Corinne Morel Darleux en tête, sur l’écoféminisme. Ou encore Hans Jonas sur le principe de responsabilité. Naomi Klein aussi, pour la stratégie du choc.
Ivan Illich, pour ses différents ouvrages sur l’école, la santé, et bien sûr, la convivialité. Sur l’idée générale que tout outil ou système technique, au-delà d’un certain seuil critique d’utilisation, voit apparaître des effets de contre-productivité. C’est le cas de la voiture, de l’école, de la santé. Et c’est pour moi le cas de la numérisation forcenée et centralisée de la société. Toujours du côté de la pensée technocritique : l’association Le Mouton numérique, que j’ai rejoint fin 2018 (juste avant l’année où je suis devenu technocritique), et qui m’a tant apporté. Irénée Régnauld, pour son site de référence Mais où va le web. Yaël Benayoun et Irénée Régnauld, pour leur livre Technologies partout, démocratie nulle part. Kate Crawford, pour son livre et son travail sur « l’intelligence artificielle ». Julia Laïnae et Nicolas Alep, pour leur livre Contre l’alternumérisme, qui m’a beaucoup touché et inspiré dans ma propre conception de l’alternumérisme radical. François Jarrige, pour son travail d’historien sur les techniques, l’industrialisation et le rapport au progrès. Il constitue une porte d’entrée précieuse dans la technocritique. Alain Damasio, pour ses romans, son imaginaire, ses interviews, et son essai Vallée du silicium. Philippe Bihouix pour son approche des Low Tech. Bien d’autres critiques de la tech et du numérique : Bernard Stiegler qui m’a inspiré le tryptique « comprendre le numérique pour le critiquer et le transformer (aujourd’hui, plus radical, j’ajouterais « et aussi dénumériser »), Paris Marx, Nastasia Hadjadji, Ed Zitron, Olivier Ertzscheid, Dominique, Hubert Guillaud, Diana Filippova, Cory Doctorow, etc.
Dans le monde du logiciel libre, des communs et des libertés numériques, impossible de ne pas commencer par citer l’association Framasoft, pour sa vision systémique du logiciel libre comme un moyen au service d’une société plus juste et soutenable, et l’ensemble de ses outils pratiques et contributions théoriques. Je pense également à Aaron Swartz, parti beaucoup trop tôt. Lawrence Lessig, dans la même veine. L’association La Quadrature du Net bien sûr, pour ses travaux sur les libertés dans l’espace numérique. Mention spéciale à Félix Tréguer pour ses travaux sur la technopolice.
Du côté des acteurs et actrices de l’éducation au numérique, je pense spontanément à l’association des acteurs de l’école, pour leurs rencontres, leur média Educavox, et les discussions passionnantes proposées généreusement par ses membres et amis. Pensée particulière pour Michel Guillou, inlassable promoteur d’une culture numérique humaniste, à Jean-François Ceci, ou encore à Michelle Laurissergues. Je pense également à feu la FING (notamment au travers de Jacques-François Marchandise), que j’ai hélas trop mal connue, mais qui a beaucoup travaillé sur les questions de numérique capacitant. Il y a les travaux du CNNUM.
Merci également à Ophélie Coelho, Molly White, Antonio Casilli, Dominique, Diana Filippova, Asma Mhalla, Martin Deron, Arnaud Lévy, Isabelle Collet, Thierry Joffredo, Julie Brillet, Romain Renaud, Aude Mugnier, Loic Gervais, Mélissa, Pierre-Yves Gosset, Noucky, Taoufik Vallipuram, et tant d’autres, dont les échanges et interactions m’inspirent au quotidien. Cette liste n’est pas exhaustive, c’est impossible, et elle pourrait s’étendre indéfiniment.
Photo de Tim Stief sur Unsplash
1 Une métaphore attribuée à Bernard de Chartres, maître du XIIe siècle, utilisée pour montrer l’importance pour toute personne ayant une ambition intellectuelle de s’appuyer sur les travaux des grands penseurs du passé (les « géants »). Source Wikipedia