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Le freelance, le privilégié et le covid

Cela fait un petit moment que je ne suis pas revenu sur mon activité indépendante[efn_note]Précisément le 23 avril 2019 pour un article sur le freelance et les conflits d'intérêt[/efn_note]. Un an et demi en fait.

J'avais l'impression d'avoir fait un peu le tour de la question : ce que ça voulait dire d'être freelance, quels étaient les outils utiles, les différences entre freelance et salarié (un article qui étonnamment ramène un trafic substantiel sur ce site). J'ai aussi écrit sur deux sujets qui me tenaient à coeur, le syndrome de l'imposteur (dont je suis atteint comme 60% des gens), et les conflits d'intérêts.

Bref, je pensais que le sujet était à peu près clos, et qu'à la rigueur je publierais de temps en temps des petits bilans. Mais ça, c'était avant le COVID :)

Si la vie d'un indépendant n'est déjà pas un long fleuve tranquille, la crise actuelle du covid-19 a eu l'effet d'une violente crue, abimant tout sur son passage. Déjà précaires pour la plupart[efn_note]Ils n'ont pas de droit au chômage, ils ont peu d'avantages défiscalisés type tickets restaurant, 13ème mois, intéressements, ils ont plus de difficultés à louer ou acheter un appartement, à obtenir des prêts, etc.[/efn_note], les freelances sont particulièrement touchés, quoique très inégalement.

Du concept de « fracture(s) numérique(s) » à celui de capital numérique ?

Cela fait quelque temps maintenant que je travaille autour de questions d'inclusions, d'éducation, d'acculturation au numérique.

En cette rentrée difficile où les technologies numériques sont, c'est peu de le dire, au-devant de la scène, j'ai eu l'occasion de travailler sur un programme très ambitieux de médiation numérique, pour le compte d'un gros acteur national. Je ne peux pas en dévoiler davantage, c'est encore un secret :)

Toujours est-il que pour concevoir ce programme, un élément fut essentiel : passer du concept largement controversé de « fracture(s) numérique(s) » pour lui préférer celui de capital numérique.

Table ronde #ADN2020 : Quel numérique pour quelle école ?

J’ai eu le plaisir d’animer la table ronde « quel numérique pour quelle école » aux Assises du Numérique, organisées par le syndicat mixte Seine et Yvelines Numérique. Voici l’introduction que j’ai faite à cette occasion.

https://youtu.be/d0sUXrmOCyo

Bonjour à toutes et à tous, et merci d’être présents nombreux dans un contexte aussi particulier. Je suis très honoré d’introduire et animer cette table ronde, qui a pour intitulé « quel numérique pour quelle école ? »

En passant : ma position sur la 5G + veille

Ce court article est une reprise d'un thread que j'ai publié sur Twitter le 20 septembre 2020, avec quelques ajouts et corrections. Je propose aussi une curation d'articles de veille et réflexion plus bas.

Je ressens le besoin de partager ma position sur la 5G. Ça fourmille en ce moment sur Twitter et franchement, je n’aime pas ce que je lis. Je fais donc un écart exceptionnel à ma relative neutralité sur ce réseau (NDR : je partage plus volontiers mes idées sur ce site).

Tout d’abord, je regrette vraiment que même dans ma bulle « d’experts du numérique », le débat soit autant polarisé. On a l’impression d’avoir des lobbys pro 5G et anti 5G qui s’affrontent, c’est caricatural et parfois triste.

La 5G est une technologie (pas la première, pas la dernière) qui nous interroge sur la façon dont nous projetons notre société dans les 10, 20, 30 ans. Tout le monde est à peu près d’accord pour dire que son implémentation ne changera rien tout de suite. Mais je me permets de vous partager trois convictions de non-expert :

  1. Avec tout le respect que je dois aux informaticien·ne·s et aux technicien·ne·s, je soutiens que l’essentiel du débat sur la 5G ne repose PAS sur ses considérations techniques. Il pose des questions sociétales, anthropologiques, philosophiques. Qu’est-ce que bien vivre aujourd’hui ? Quel degré de connexion ? Faut-il accélérer ou ralentir ? Comment faire à nouveau société ? Etc.
  2. Je n’ai pas encore entendu ou lu le moindre argument convainquant pour justifier la 5G. Les usages imaginés (objets connectés grand public, voiture autonome, réalité virtuelle à fond, etc.) ne me semblent pas être des progrès sociétaux. Si la 5G est fondamentalement un projet industriel, alors prévoyons un déploiement limité aux zones industrielles.
  3. Je n’ai pas non plus entendu ou lu le moindre argument convainquant pour justifier d’une quelconque urgence sur la 5G. Ni économique ni technologique, en tout cas rien de sérieux.

En guise de conclusion, je répète ce que j'ai dit depuis quelques jours : nous avons besoin de beaucoup plus de débats de société autour des technologies, et la 5G est un très bon premier cas d'étude. Ces débats doivent inclure la technique mais aussi les sciences humaines.

Je ne comprends pas en quoi réclamer ce(s) débat(s) peut poser problème, si cela se fait sur des bases sérieuses et avec des arguments de qualité.

Merci pour votre attention. Je suis ok pour échanger (par commentaire, par mail) mais seulement si c'est courtois et constructif.

PS : je ne suis pas un expert (NDR : de la 5G, et des sujets techniques en général), et ne me revendique pas comme tel.

PS2 : Le marteau de mon image de départ est un clin d’œil à l'outil, qu'on a tendance à croire neutre par nature, et qui pourtant n'en est rien. Aucune technologie n'est totalement neutre, elle est toujours éminemment politique.

L'Éducation nationale doit adopter une politique de numérique responsable

Le numérique responsable, selon l'Institut du même nom, est un numérique écologique, éthique et inclusif.

  • Écologique, parce que le numérique est un acteur majeur d'émission de gaz à effet de serre (et en progression exponentielle !).
  • Éthique, parce que le numérique est devenu trop souvent invisible, incompris, aussi simple à l'usage qu'il est complexe sous le capot, et qu'il doit (re)devenir transparent, responsable, social.
  • Inclusif, parce que le numérique ne doit pas être un nouveau facteur d'exclusion sociale des personnes, que ce soit en termes d'accessibilité (personnes à handicap notamment), d'accès (équipement et infrastructure numériques) ou de compréhension (méconnaissance des usages).

Sur ces trois aspects, la politique de l'Éducation nationale doit être exemplaire. Or cette politique est loin d'être parfaitement définie, et a besoin d'être menée de manière concertée par tous ses acteurs, nationaux ou locaux : le ministère de l'Éducation nationale et ses services décentralisés (académies, DSDEN), les collectivités (régions, départements et villes), les établissements scolaires.

En vue des États généraux du numérique pour l'éducation, prévus pour novembre 2020, il parait opportun de rappeler quelques principes impératifs pour mener une politique de numérique responsable.

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