Les limites de l'archivage numérique

Parmi mes grandes interrogations du moment, il y a la question de l'archivage des données numériques, de leur transmission via un héritage numérique, de leur robustesse, mais aussi des limites qu'il va bien falloir se donner dans un monde (numérique) qui doit rester acceptable.
Les technologies de stockage numérique ne pourront pas tout stocker, pour des raisons de soutenabilité écologique, énergétique, de place, de sécurité. Et ça n'aurait même pas de sens, sur le plan anthropologique. Mais c'est vrai qu'une fois qu'on a dit ça, rien n'est pas simple. Que garder ? Que laisser « partir » ? Je me répugne à parler de jeter, ce terme est tellement symptomatique de notre société de (sur)consommation. Cela me fait penser que dans la sémantique numérique, le fait de jeter des documents à la corbeille est une action totalement débridée. On télécharge, puis on jette. Facile, puisque la corbeille se vide en un ou deux clics. Toujours cette absence totale de limites dans le « monde » numérique[efn_note]Petit clin d'œil aux travaux de Limites Numériques sur le stockage[/efn_note].
Il va falloir ajouter une logique écologiste dans nos vies numériques. Comme dans notre vie analogique, moins produire, pour moins jeter. Et apprendre à trier et oublier aussi, comme le proposait Louise Merzeau dans une vidéo que je vous partageais dans cet article : Culture numérique : les photos et les traces.