Le métavers et les limites de la substitution synchrone

Les articles[efn_note]Dernier en date : Skepticism, Confusion, Frustration: Inside Mark Zuckerberg’s Metaverse Struggles[/efn_note] se multiplient pour pointer les difficultés de Mark Zuckenberg pour faire adhérer, ne serait-ce que ses propres employés, au métavers. Au-delà du fait que ce monde virtuel est pour moi un concept, une infrastructure et une idée qu'il faut boycotter, je pense sincèrement qu'il ne peut pas remporter l'adhésion massive du grand public.

Pourquoi ? Parce que toutes les études sociologiques[efn_note]Pour commencer, lire la sociologie des réseaux sociaux, de Pierre Mercklé, ou Les Liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité, de Antonio Casili, ou encore C'est compliqué, de danah boyd[/efn_note] qui étudient Internet et les réseaux sociaux montrent que les réseaux numériques ne se substituent jamais totalement aux rapports sociaux synchrones[efn_note]qui se déroulent en même temps[/efn_note], ils les complètent ou les amplifient. Concrètement, les gens continuent de se voir pour jouer dehors, aller boire un verre, voir un concert. Et ils communiquent (intensément) en asynchrone[efn_note]de manière non simultanée[/efn_note] quand ils ne sont pas ensemble.

Or le métavers propose une expérience virtuelle exclusivement synchrone. Et c'est pourquoi je ne crois pas que cela puisse vraiment intéresser le grand public. À choisir, il préférera le monde original à sa copie.

Cet article a été mise à jour le 7 juin 2025