Je passe de Wordpress à un site statique

Voilà, c’est fait. 15 ans environ après l’achat du nom de domaine louisderrac.com et la découverte de Wordpress, j’ai enfin réussi à m’en défaire. C’est sans hésitation le plus gros changement technique survenu sur ce site depuis sa création.
Pourquoi avoir décidé de quitter Wordpress ? C’est en réalité un ensemble de très nombreux facteurs, qui me travaillent depuis près de deux ans.
D’abord, la dimension usine à gaz de Wordpress, alors que je suis un minimaliste et que je ne publie qu’un simple blog, pas un média ou un site complexe. C’est la principale raison. Malgré des besoins limités et une volonté de « réduire », j’utilisais en plus de la base de Wordpress une dizaine d’extensions, dont plusieurs payantes. Une extension pour le cache de Wordpress. Une autre pour le SEO. Une autre pour les notes de bas de page. Une pour la newsletter. Une pour la sécurité. C’est beaucoup trop. Trop compliqué, trop cher, trop faillibles aux cyber-attaques. De la même manière, malgré mes efforts pour réduire l’impact écologique de mon site, il me semblait là encore démesuré d’utiliser un CMS dynamique (avec sa base de donnée associée) aussi gourmand pour un site personnel aussi simple que le mien.
J’avais d’autres raisons pour quitter Wordpress. Le drama en cours autour de Wordpress et Automattic ont réduit la confiance que j’éprouvais pour ce CMS open source. La complexité de faire des sauvegardes propres était également quelque chose qui me posait problème, maintenant que j’ai écrit 350 articles et que je suis conscient que leur perte me serait insupportable.
Wordpress | Site statique markdown |
---|---|
Déjà en place | Tout à faire avec risque de perte SEO |
Communauté donc résilience (mais beaucoup de drama actuellement) | Plus geeky, nécessiterait de monter en skills |
Lourd et complexe | Léger et simple |
Complexe à backuper et sauvegarder (BDD +FTP) | Plus simple à backuper (dossiers md ?) |
Le petit tableau que je m’étais fait pour m’aider à la réflexion.
Donc je voulais un site statique. J’avais envie d’un CMS simple, idéalement utilisable localement. J’ai identifié les CMS suivants :
- Hugo : The world’s fastest framework for building websites.
- Jekyll : Transform your plain text into static websites and blogs.
- Eleventy : a simpler static site generator.
- Grav : Grav is a modern open source flat-file CMS.
- Pico : A stupidly simple & blazing fast, flat file CMS.
- Typemill : The open-source flat-file cms to create websites and eBooks.
- Publii : Create SEO & privacy-focused super fast website.
Et je suis finalement parti sur Publii. Publii est un CMS open source qui s’installe localement sur son ordinateur (y compris sur Linux !). Le logiciel permet très facilement de se choisir un thème (une vingtaine disponibles, gratuits et payants), de créer ses pages et articles. Pour l’écriture, trois éditeurs sont proposés : WYSYWIG, Markdown et éditeur de blocs. Ensuite, Publii permet de se synchroniser avec son hébergement web en FTP. À chaque synchronisation, il génère des fichiers HTML et les envoie/modifie sur le serveur. C’est aussi simple que ça, et ça me plait. Beaucoup.
Au-delà de ça, j’ai eu plusieurs bons retours sur Publii. L’équipe derrière semble solide, et les choix techniques robustes. De base, il est « SEO et “open graph” friendly », et il propose même quelques fonctions de protections de la vie privée, par exemple en intégrant un mode « no cookies » pour les vidéos Youtube intégrées. Mais ce qui m’a vraiment fait pencher pour Publii, c’est qu’il utilise exactement la même logique de gestion des URL que Wordpress. Cette question de liens était un véritable casse-tête technique pour moi, car je ne voulais surtout pas casser les liens de quelques centaines d’articles et pages partagées ici et là sur le web.
Je l’ai dit, ce changement de CMS est le plus gros changement technique apporté à ce site depuis longtemps, et j’en tremblote à l’idée de faire la bascule. Parce que ce site a 15 ans, qu’il compte plus de 350 articles, et qu’il commence à être lu. Je vais profiter de ce changement technique, et ses contraintes, pour simplifier grandement mon site, dont les pages s’étaient beaucoup trop multipliées. Je vais épurer les pages, avec moins d’images, de colonnes, etc. La newsletter ne sera plus gérée par une extension (payante) Wordpress mais par Infomaniak, mon hébergeur chouchou.
La peinture est encore fraîche, certains liens seront inévitablement morts (ça aurait pu être tellement pire !), et des pages cruciales manquantes. Ne manquez pas de me les signaler par mail, sur Mastodon ou autre.
Merci pour votre fidélité à ce site !
PS : pour les plus curieux·ses, j’avais écrit un petit article sur l’évolution de mon site au fil des années. Vous aurez des surprises 😅 PS2 : si vous avez besoin d’accéder à mon « ancien site », il est actuellement archivé ici : old.louisderrac.com. Le temps d’être sûr d’avoir tout rapatrié proprement. Eh oui, on fait les choses bien ici !
Notes techniques :
- J’ai encore du travail manuel pour retravailler mes notes de bas de page, nombreuses dans certains articles.
- J’ai fait quelques redirections « manuelles » dans le fichier htaccess pour des pages que j’ai fusionnées ou déplacées. Mais comme évoqué plus haut, Publii m’a énormément facilité la tâche en proposant le même système de permaliens que Wordpress…