Éducation au numérique

Je milite pour une éducation au numérique populaire, populaire, technocritique et émancipatrice, tout au long de la vie. Dans cette page et au travers de mes articles, j’explore les contours de cette éducation au numérique.

Table des matières

Introduction

Que signifie éduquer « au » numérique ? Pour moi, il s'agit surtout de former et d'accompagner, tout au long de la vie, les citoyen·nes dans un monde où les technologies numériques constituent un fait social total duquel personne, même les personnes qui font le choix de ne pas être « numérisées », ne peut échapper. Il s'agit donc de former et d'informer, de contextualiser l'histoire du numérique, d'éclairer les enjeux économiques et sociaux, d'éveiller l'esprit critique. Dans mon esprit, éduquer « au » numérique ne consiste donc pas dans l'apprentissage de la programmation. Même si apprendre la programmation peut permettre de comprendre les enjeux du numérique et d'éveiller l'esprit critique. Elle n'est qu'un moyen, et non une fin. Et elle n'est absolument pas suffisante.

Ensuite éduquer à quel numérique ? Je l'explore dans plusieurs articles, au travers de ce que je nomme le numérique acceptable. Je pense que toute notre action éducative ne devrait concerner que ce numérique acceptable : émancipateur et non aliénant, soutenable écologique et socialement, choisi et non subi.

Éduquer au numérique. Tout au long de la vie, de 7 ans à 107 ans. Éduquer au sens premier : « former quelqu'un en développant et en épanouissant sa personnalité ». J'ajouterais qu'il faut créer les conditions d'une éducation émancipatrice, car comme disait Jacques Rancière citant Jacotot : « qui enseigne sans émanciper abrutit. Et qui émancipe n’a pas à se préoccuper de ce que l’émancipé doit apprendre. »

Inclusion numérique : quelle typologie d’usages pour quelles compétences (et quelles finalités) ?

Lorsqu’on pense une stratégie d’éducation au numérique, ou d’inclusion numérique (terme que je trouve personnellement plus étroit, mais c’est un autre sujet d’article), il peut être utile de distinguer des niveaux d’usages numériques. Chacun de ses niveaux occasionne des besoins, nécessite des compétences (manipulatoires, mais pas uniquement), génère des contraintes d’accès, et recouvre des réalités sociologiques bien distinctes.

À la lecture de nombreuses enquêtes et articles1 (notamment le projet de recherche Capacity, porté par la Fing et le GIS Marsouin) partagés en fin d’article, et par ma propre expérience de terrain, j’identifie trois niveaux structurants pour appréhender les usages du numérique du point de vue d’une indispensable éducation au numérique :

  • les usages de nécessité
  • les usages et pratiques du quotidien
  • les usages et pratiques capacitantes

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Éduquer au numérique dans la ligne de crête entre « paniques morales » et technorassurisme

Les mots et les concepts sont importants. Je trouve que le concept de « panique morale » a été un peu trop banalisé, et l’employer, pour parler du numérique, ou même des réseaux sociaux, me gêne. Depuis longtemps. J’aimerais vous partager pourquoi, et peut-être initier une discussion à ce sujet. Il est possible aussi que je fasse fausse route.

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Éduquer au numérique, lequel ?

Je propose un schéma, issu d’une conférence donnée à la HEP Valais, pour réfléchir les différentes composantes de l’éducation au numérique. Je propose dans ce schéma de découper l’éducation au numérique en trois grandes parties : les compétences numériques et informatiques, les humanités numériques et la réflexion critique et émancipatrices. Chaque partie vise un accomplissement : l’employabilité et la vie quotidienne, la littératie et la culture numérique, et enfin, le pouvoir d’agir. La citoyenneté étant un objectif transversal.

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Éduquer au numérique d’accord. Mais pas n’importe lequel et pas n’importe comment – Partie 2 : l’enseignement scolaire

Je défends une éducation au numérique à l’École avec une triple ambition : passer des compétences d’usages consuméristes aux compétences de pratiques émancipatrices. Passer des strictes compétences numériques à la vision plus large de la culture numérique. Et enfin, adosser à cette culture numérique une réflexion critique du numérique. C’est seulement ainsi, à mon sens, que les futures générations pourront prendre part à la délibération démocratique s’agissant des technologies numériques.

 
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Éduquer au numérique d’accord. Mais pas n’importe lequel et pas n’importe comment

Éduquer au numérique, d’accord. Mais pas n’importe lequel, pas n’importe comment, et pas pour n’importe quoi. Certainement pas pour une société tout numérique qui n’aura pas fait l’objet d’un vrai processus démocratique. L’éducation au numérique ne doit pas être le facilitateur accommodant d’une numérisation totale de la société. Pas plus que le blanc-seing d’une logique technosolutionniste qui consiste à vouloir traiter chaque problème politique ou social avec une solution technologique.

Au contraire, l’éducation au numérique pourrait et devrait traiter le numérique comme un fait social total : éminemment politique, économique et culturel. Contribuons précisément à créer les conditions d’un débat démocratique autour des technologies numériques. Éduquons les citoyens à se poser (toutes) les bonnes questions. À commencer par cette question centrale : quelle est la place que nous souhaitons accorder au numérique dans notre société ? Dans notre administration, notre démocratie, nos écoles, nos supermarchés ? Enfin, rappelons qu’il est possible d’éduquer au numérique sans utiliser d’outils numériques. Tout comme il est est possible, et même indispensable, d’éduquer au numérique des citoyens qui n’en seront peut-être jamais équipés.

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Ma réflexion de l’éducation au numérique portée ailleurs

Ressources

Vous trouverez de nombreux contenus (conférences, cours, ateliers) qui permettent de faire concrètement de l’éducation (technocritique et émancipatrice) au numérique avec vos publics, dans mon espace ressources.

Reconnaissance intellectuelle

Comme dit le dicton, nous qui proposons humblement nos avis et nos réflexions, ne sommes que « des nains sur des épaules de géants ». Je voudrais exprimer ma dette intellectuelle auprès des personnes et des organisations qui inspirent au quotidien mon exploration de l’alternumérisme radical. La liste, non exhaustive (impossible) est disponible sur une page dédiée.

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