Cela fait très longtemps que je voulais remettre la main sur cette illustration. Voilà chose faite !

Cette brève histoire du micro-média illustre pour moi toute l’ambivalence de l’incroyable massification des nouvelles technologies de publication. Le blogging, puis les réseaux sociaux ont permis à chacune et chacun de s’exprimer, en réduisant substantiellement les barrières (en nombre de mots) à l’entrée. C’est formidable pour la liberté et la pluralité d’expressions. Mais ce progrès charrie aussi ses revers (infox, radicalisation, harcèlement).
Comme disait Benjamin Bayart, « l’imprimerie a permis au peuple de lire, Internet va lui permettre d’écrire ». Force est tout de même de constater que cette utopie ne s’est pas concrétisée. Si une petite partie d’Internet écrit et contribue, l’immense majorité consomme. Les travaux de chercheuses comme danah boyd ou Dominique Pasquier montrent d’ailleurs qu’Internet et les réseaux sociaux reproduisent et renforcent les ségrégations sociales et raciales.
Une tribune titrait récemment que « Si l’école a réussi sa massification, elle a raté sa démocratisation ». Je crois qu’on peut dire la même chose d’Internet et du web. Il reste un immense travail d’éducation populaire et émancipatrice au numérique.
Crédits : illustration de David Armano, excavée de mes vieux cours de webmarketing.