
Ce graphique peut sembler impressionnant, et d’une certaine manière, il l’est. Il compare des services majoritairement « gratuits » (comprendre bourrés de publicité et de traceurs) ou freemium, à l’exception de Netflix, payant après une période d’essai, ou Airbnb, qui suppose un acte d’achat. Donc, des barrières à l’entrée comparables. La pénétration de ChatGPT est quantitativement impressionnante.
En revanche, je me demande si se focaliser sur cette pénétration est réellement pertinent, car ce qui compte pour des services web, c’est bien sûr l’acquisition d’utilisateurs, mais surtout l’usage et la rétention (la capacité à conserver les utilisateurs). Dans le cas de ChatGPT, je serais très, très curieux de connaître ces taux d’usage et de rétention. Puis de comparer aux autres services de ce graphique, qui sont utiles au quotidien, là où ChatGPT ne l’est pas pour la grande majorité des utilisateurs. Mais c’est aussi vrai que si ChatGPT voulait buzzer avec son produit (c’est réussi), il n’a a priori pas l’intention de maintenir un service gratuit ou freemium, ce qui veut dire qu’il s’adresse à un public restreint et prêt à payer, d’une part. Et que tous ces utilisateurs qui jouent avec ChatGPT contribuent à l’améliorer, sur un temps court, d’autre part. Une fois de plus, c’est nous qui nourrissons la bête…
À suivre…
Edit : article un peu modifié et amélioré suite à des échanges avec Stéphane Bortzmeyer.
Graphique Statista via les liens vagabonds de Meta-Media