En lisant le hors-série de l’Obs sur les penseurs de l’écologie (lisez-le !), un passage m’a particulièrement marqué. Il s’agit d’un article qui explique comment, en 1896, Svante Arrhenius avait déjà compris le lien entre émission de CO2 et réchauffement du climat. Tout ça sans nos prodigieux outils modernes permettant de capter et traiter des données.
Bien avant le GIEC, Svante Arrhenius livre même une estimation précise de ce qui nous attend : il calcule qu’un doublement de la quantité de C02 dans l’air provoquera un réchauffement planétaire d’environ cinq degrés. Bien qu’erronée, sa prévision impressionne encore les climatologues. L’ordre de grandeur qu’Arrhenius propose n’est pas si mauvais, alors qu’il ne disposait pas des puissants et sophistiqués outils de calcul contemporains.
Le pionnier du réchauffement, par Sébastien Billard dans le hors-série de l’Obs
En lisant ça, je me suis dit que les données et l’informatisation du monde nous menaient vers des situations ridicules. Rapport du GIEC après rapport du GIEC, nous allons littéralement mourir de chaud, tout en croulant sous des données toujours plus précises nous alertant du réchauffement climatique et ses causes…
Bref, je me demande s’il ne faut pas commencer à mettre plus de moyens et d’énergie sur le fait de partager ce que l’on sait déjà. Parce qu’une chose est certaine, le problème du réchauffement climatique (et de l’extinction de la vie), ce n’est pas l’absence de donnée. Ce n’est pas non plus une incapacité à traiter ces données. Le problème actuel, c’est notre incapacité à créer et à partager un imaginaire alternatif au futur vers lequel nous fonçons tout droit.