Mes notes de lectures du livre Une société sans école de Ivan Illich.
L’école s’approprie l’argent, les hommes et les bonnes volontés disponibles dans le domaine de l’éducation, et jalouse de son monopole, s’efforce d’interdire aux autres institutions d’assumer des tâches éducatives.
Le but qu’il faut poursuivre, qui est réalisable, c’est d’assurer à tous des possibilités éducatives égales. Confondre cet objectif et la scolarité obligatoire, c’est confondre le salut et l’église. L’école est devenue la religion mondiale d’un prolétariat modernisé et elle offre ses vaines promesses de salut aux pauvres de l’ère technologique.
Un enseignement pratique, libre et compétitif, voilà de quoi faire crier à l’hérésie ou à la subversion l’éducateur orthodoxe, puisqu’il s’agit de séparer l’acquisition d’une compétence professionnelle de l’éducation culturelle. […] Et certes, il y a subversion,
puisque la valeur du diplôme est ignorée ce faisant, que l’on oublie délibérément la sacro-sainte qualification de l’enseignant à des fins non prévisibles.
Je verrai donc l’école comme un lieu où l’on rassemble des êtres humains d’un âge donné autour d’enseignants. Ils y sont soumis à une présence obligatoire et à la nécessité de suivre certains programmes.
« L’école est une institution fondée sur l’axiome que l’éducation est le résultat d’un enseignement. »
=> que dire des autres formes d’éducation : par le jeu, par l’expérience, par les pairs, par la découverte, etc.
=> axiome : Proposition admise par tout le monde, acceptée comme vraie sans démonstration.
« La sagesse, que nous tenons de l’institution, continue de faire sienne ce précepte – en dépit des preuves accablantes du contraire. »
« Il est paradoxal de vouloir prétendre qu’une société libérale puisse se fonder sur le système scolaire que nous connaissons aujourd’hui. Dans les rapports maître-élèves n’est respecté aucune des garanties de la liberté individuelle. Dans la mesure où l’enseignant réunit les fonctions de juge, d’idéologue et de médecin des âmes, c’est le style de la société qui est perverti par la méthode de préparation à l’existence. Ces trois pouvoirs détenus par le maître contribuent à fausser l’esprit de l’élève, plus encore que les lois qui le mettent en tutelle. »