L’aventure freelance : bilan et conseils un an après

Cela fait déjà un an que j’ai décidé de me mettre à mon compte, de créer une SASU, et d’accompagner des projets inspirants. Le temps passe tellement vite ! Voilà donc un petit bilan de mes aventures.

Quels étaient mes objectifs de départ ?

Mon objectif principal en me mettant à mon compte était d’accompagner des projets inspirants, utiles socialement, intelligents. C’est d’ailleurs l’objet de mon entreprise dans ses statuts. L’objectif secondaire était de faire un pas de côté de mon expertise très « business » (stratégie d’entreprise, marketing, business developpement, etc.) vers une expertise « contenu » : éducation, culture numérique, éducation aux médias.

Il y a un autre objectif que je ne formalise pas assez tellement il me semble évident. C’est de me faire plaisir, de simplement me faire plaisir intellectuellement, de rencontrer de belles personnes, d’apporter ma toute petite pierre à l’édifice social auquel je crois. Finalement c’est le véritable objectif principal.

Comment faire passer des messages en illustrant un article. Photo sous licence libre de Markus Spiske sur Unsplash

Comment j’ai trouvé des clients et des projets ?

J’en ai déjà parlé dans mon article sur les avantages et inconvénients d’un freelance : on n’est réellement libre que lorsqu’on peut choisir ses clients et ses projets. Ce qui n’est possible que lorsqu’on a suffisamment de prospects, de clients potentiels.

Sur cet aspect, je partais avec deux coups d’avance réels :

  • 6 ans d’expérience et d’accumulation de réseau sur le secteur EdTech, de l’éducation et de la formation
  • un profil de base marketeur et commercial

Je m’explique.

Les six années passées dans le secteur EdTech, d’abord chez Madmagz puis chez Tralalere, sur des postes de développement provoquaient énormément d’interactions avec des partenaires extérieurs très divers : entreprises privées, institutions, associations, etc. J’ai donc rencontré des gens formidables, passionnés, dont certains ont dépassé la relation professionnelle et sont devenus des proches. Qu’on décide de se mettre à son compte ou de chercher un nouvel employeur, le réseau professionnel et amical vaut plus que n’importe quel CV.

Je l’ai déjà évoqué dans d’autres articles, le freelance est avant tout un commercial qui vend sa propre personne. Il doit savoir négocier ses tarifs, relancer ses paiements, anticiper sa trésorerie. C’est donc un autre coup d’avance réel pour moi dont le “profil de base” est marketeur/commercial. Il ne m’a pas été trop difficile de réfléchir à une stratégie à mettre en place pour me positionner, définir mes offres, définir mes tarifs, trouver mes clients : c’est du marketing. Et il ne m’a pas été trop difficile de négocier mes tarifs, de relancer les factures impayées : c’est de la relation commerciale. Je sais que beaucoup de freelances luttent sur ces aspects qu’ils ne connaissent pas ou qu’ils n’apprécient guère, mais c’est le nerf de la guerre.

Quelques conseils pour trouver des clients et des projets

En partant avec ces deux avantages, je n’ai pas eu de mal à trouver mes clients. J’ai néanmoins pu observer plusieurs choses que je me permets de partager :

  • Il faut régulièrement faire parler de vous. Avoir beaucoup de clients à un moment donné (par exemple lorsque vous annoncez que vous vous mettez à votre compte) ne garantit aucune durabilité. Les gens vous oublieront vite, car ils ont mille autres choses auxquelles penser. Alors rappelez-vous à leur bon souvenir, racontez ce que vous faites, donnez des nouvelles, théâtralisez votre travail. En toute transparence, c’est l’un des objectifs de cet article. Mais il y a plein de façons différentes de le faire : participer à des événements, publier sur les réseaux sociaux professionnels, envoyer des mails, passer des coups de fil, etc.
  • Il faut savoir dire non. Je ne serai pas le premier à dire que le plus dur pour tout entrepreneur est de savoir dire non. Lorsque vous vous mettez à votre compte ou que vous créez votre entreprise, vous changez votre rapport au travail. Vous en voulez toujours plus, plus de rendez-vous, plus d’idées, plus de projets, plus de partenariats. Et pourtant, il y a énormément de raisons de dire non. Parce que vous n’avez pas le temps, pas envie, pas les compétences, d’autres priorités. Alors soyez fort, soyez cohérent avec vos objectifs, et apprenez à dire non.
  • Il faut essayer d’alterner gros projets et petits projets récurrents. Les gros projets permettent un accompagnement et des résultats d’envergure, une rentrée sécurisée d’argent, donnent du volume de travail sur un temps donné, mais ont un caractère cyclique et pas nécessairement récurrent. C’est pourquoi il faut aussi rechercher des petits projets récurrents. Par exemple des clients qui ont besoin de quelques jours de travail par mois.
  • Il faut une organisation et une discipline en fer. Trouver des clients régulièrement, anticiper sa charge de travail et gérer plusieurs projets en simultané demande une organisation rigoureuse. Je vous conseille de trouver très vite les outils qui vous permettront de vous astreindre à cette rigueur. De mon côté, c’est le duo Timely (gestion de temps) / Things (todo) qui maintient cette harmonie. Mais il existe énormément d’autres manières de faire, y compris sans numérique. Voir mon article sur les outils du freelance en 2018.

Comment j’ai construit mon offre de service ?

Je suis parti d’une offre de service relativement floue. Avec un profil entrepreneur bizdev/marketing/communication dans le secteur de l’éducation, j’avais un champ d’intervention potentiel assez large. Cela a l’avantage de permettre l’intervention sur mesure, mais l’inconvénient de ne pas être aussi bien identifié. Ma volonté d’aller vers le contenu, l’enseignement, la recherche pourquoi pas, n’aidait pas.

Le bordel peut être beau. Photo sous licence libre de Raul Cacho Oses sur Unsplash

Pour ne pas m’enfermer, ou complexifier mon offre en listant de manière exhaustive ce que je savais faire, j’ai préféré présenter mon activité sous trois champs d’intervention :

  • Conseil et accompagnement en stratégie : Bizdev, marketing, communication)…
  • Gestion de programme ou de projet complexe : projet numérique, événement…
  • Formation : culture numérique, marketing, communication…

Plutôt que de lister mes domaines de compétence, j’ai préféré mettre à profit mes références existantes et jouer sur ma “réputation” (et accessoirement mon CV). C’est tout un travail de mise en avant, mais comme je le dis souvent à mes clients, au lieu d’étaler vos valeurs, vos atouts, vos expertises, prouvez-les.

Quels ont été mes projets sur l’année ?

J’ai tout d’abord eu plusieurs gros projets à gérer sur l’année (avril 2018-mars 2019) :

  • Avril – Juillet 2018 : Mission à la Grande École du Numérique
  • Juillet – Novembre 2018 : Conception et animation du Carrefour de l’innovation pédagogique pour le salon Educatec-Educatice (en savoir plus)
  • Janvier – Mars 2019 : Préparation et animation de cours de culture numérique pour l’ILERI (module de 18h en séances de 3 heures). J’ai décidé de donner accès à mes supports de cours en licence Creative Commons (voir les cours)

J’ai également travaillé plus ou moins régulièrement avec plusieurs structures : Madmagz, Hellocharly, Webforce 3, Coding park, etc. La liste exhaustive se trouve sur cette page

Globalement, j’ai eu la chance de travailler sur de très beaux projets. J’ai été à la fois sur des projets sur lesquels j’étais à l’aise, en zone de confort. Et j’ai eu l’opportunité de monter en compétence et en connaissance sur la culture numérique, en préparant mes cours pour l’ILERI. Pour le coup, je crois que je n’avais jamais autant travaillé de ma vie. Mais niveau remplissage des objectifs on est plutôt bon.

Et la suite ?

J’écrivais plus haut que mon véritable objectif principal était de me faire plaisir, à la fois intellectuellement et en terme d’impact. Et ça a été le cas cette année. La conception du Carrefour de l’innovation pédagogique m’a permis de travailler avec énormément de gens inspirants. La préparation de mes cours de culture numérique a été un raz de marée de prises de conscience, de réflexions, d’esprit critique.

La chance immense d’avoir le choix. Photo sous licence libre de Mateo Mood sur Unsplash

J’ai toujours dit que je n’ambitionnais pas d’être consultant indépendant toute ma vie. Pour plusieurs raisons, dont certaines ont été déjà été évoquées ici, et pour d’autres que je développerais peut-être par la suite. Dans le futur proche, je vois donc trois possibilités :

  • Je monte, au départ à temps partiel, un nouveau projet avec d’autres personnes. J’ai plusieurs idées plus ou moins mures, si l’aventure entrepreneuriale vous démange contactez-moi !
  • Je fais grossir ma structure, et donc je recrute, j’élargis mon champ d’intervention, et je commence à développer des projets internes.
  • Je me lance dans un projet de recherche et d’enseignement à temps partiel, en gardant une activité de consultant sur le temps restant.

Voilà où j’en suis de mes aventures, un an après. N’hésitez pas à utiliser les commentaires ou à me contacter si vous souhaitez réagir, partager votre expérience ou autres !

Image à la une sous licence libre de carlos hevia sur Unsplash

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